Hellfest Festival – Chaque année toujours plus beau

Par Gaël HERVE – 21 juillet 2018

Chaque année le HELLFEST OPEN AIR FESTIVAL nous offre son lot de nouveautés.
Chaque année on pense qu’il n’est pas possible d’aller plus loin.
Chaque année on se plante et on en prend plein les yeux.
Cette année 2018 ne fera donc pas exception avec son lot de nouveautés spectaculaires.

Un constat qui est l’occasion pour moi de me livrer à ce petit historique des évolutions de notre site préféré depuis son ouverture en 2012 (avant c’était sur un autre site juste en face, pour les plus jeunes ;-) )

Evolution du site depuis 2012

Le HELLFEST arrive sur le nouveau site du Champ Louet en 2012, après que la mairie de Clisson ait préempté le terrain de l’ancien site du festival pour la construction du nouveau lycée. Passant de 8 à 14 Ha à l’époque, le site reste néanmoins un simple champ aménagé pour l’événement avec assez peu d’infrastructures permanentes.

C’est à cette occasion qu’apparaît le symbole de l’entrée du site avec la première version (en toile) de la « cathédrale ». Point de pavage encore à l’époque. De l’herbe, voire de la boue comme lors du samedi en 2013 (mais loin du marécage de 2007).

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A l’époque, la WARZONE n’existe pas (c’est encore une tente à l’emplacement approximatif de l’actuelle grande roue).

Il faut attendre 2013 pour voir l’emplacement Warzone et une scène extérieure venir préfigurer le future champ de bataille que nous connaissons aujourd’hui. C’est alors une minuscule zone plus petite que l’emplacement actuel de la partie basse de la Warzone, avec la scène tournée vers le nord à l’opposé des Mainstages. Cette scène souffrira très vite de son succès et de gros problèmes d’engorgement lors des têtes d’affiche (ex : NOFX en 2013 ou BodyCount en 2015 …)

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En 2014, énorme chantier d’accueil du festivalier avec la mise en place de la zone Hell City Square, pavée et ornée de son décor de ville anglo saxonne. D’aucuns reprocheront à compter de cette date une certaine ouverture « mainstream », voire une « Disneylandisation » du festival. Ne leur en déplaise, c’est bien la ligne choisie par son directeur Ben Barbaud et suivie dès lors (et encore confirmée cette année en conférence de presse). Le souci d’un accueil de qualité et d’une ouverture au plus grand nombre sera dès lors le souci premier et au cœur des investissements de chaque année, en intégrant les retours toujours plus nombreux grâce aux réseaux sociaux.

La Cathédrale est encore en toile mais voit apparaître un pavage pour l’accueil des festivaliers et le site voit apparaître une nouveauté spectaculaire (pourtant décriée au départ) : la grande roue.

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L’espace Warzone est élargi mais reste trop petit.
Petit à petit la pyrotechnie de nuit s’étend et devient de plus en plus belle.

L’année 2014 est marquée par des températures caniculaires et restera à la postérité pour deux éléments caractéristiques :

  • la poussière ! mais alors à n’en plus pouvoir respirer !
  • la passerelle enjambant la route du Piteau vers le Metal Corner et le camping (combien de jurons aura-t-elle entendu ?)

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2015 : Après cette année éprouvante pour les organismes, notamment à cause de la chaleur et la poussière, l’organisation va une nouvelle fois écouter ses festivaliers et sortir le grand jeu.
Une arme anti-poussière est déployée : le gazon sur l’ensemble du site (au passage raboté pour araser la butte qui empêchait de voir les mainstages à partir d’une certaine distance.
Quelle impression de fraîcheur en arrivant. Bon évidemment on ne va pas se mentir, un gazon piétiné par 60000 festivaliers chaque jour a une durée de vie de 48 heures maximum. Mais tout de même, le résultat est stupéfiant. Des Mainstages à la Warzone, tout est vert.

 

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Plusieurs autres nouveautés spectaculaires arrivent en 2015 et notamment l’espace « tentes ».

Exit le double chapiteau bleu Altar/Temple et ses problèmes de sons lorsque les balances d’une scène gênaient le show de l’autre.
Exit le chapiteau Valley et ses poteaux qui gênaient la vue.

En lieu et place de tout ça, trois hangars immenses immaculés viennent offrir des conditions jamais vues aux amateurs de ces trois scènes ! Extraordinaire.

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Les 3 tentes désormais plus accueillantes et disposant d’une capacité supérieure se voient la même année affecter un immense bar dédié (le fameux bar dit du « scorpion », sculpture commandée par le festival à l’artiste Jimmix. Notons aussi la participation depuis les débuts des magiciens de Moniclamouche, découpeurs et assembleurs de containers et autres structures metal et ayant dessiné au fil des ans l’identité visuelle du festival ! 2015 voit également l’apparition du bar central Mainstage derrière la régie. Deux rangées de 4 barnums mais c’est un début.

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Enfin, notons l’apparition en 2015 de la nouvelle cathédrale, celle que nous connaissons aujourd’hui : exit la structure de toile qui n’était plus au niveau visuel attendu après être passé par le Hell City Square ! Une nouvelle structure sculptée en dur accueille désormais les headbangers !

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Et il fallait bien cela car 2015 marquait également les festivités de la dixième édition du HELLFEST. Que de chemin parcouru depuis 2006 et la première (exception faite des feu-Fury Fest).

 

En 2016, que diable pouvait donc bien rajouter l’organisation du festival après deux années de travaux titanesques ? Eh bien l’heure était tout simplement venu de s’attaquer au vieux souci récurrent de l’espace WarZone. Au terme d’un chantier dantesque, l’espace a plus que doublé et les artistes de Moniclamouche ont pu s’en donner à cœur joie pour aménager une vraie WarZone, entourée de ses murs, barbelés et miradors, surplombée par un impressionnant ensemble de containers abritant des bars et s’embrasant la nuit venue.

La nouvelle scène est enfin tournée d’un quart pour une meilleure vue et l’espace haut accueille a la fois un espace restauration et détente, et un monument à la gloire de l’idole Lemmy Kilmister, décédé en décembre 2015 et oeuvre la encore de Jimmix.

A noter également les travaux du bar à vin aménagé au cœur d’un immense tonneau à la sortie du petit bois (the Kingdom of Muscadet après tout).

Un chantier incroyable avec terrassement qui montre encore une fois combien le festival est à l’écoute de son public.

 

Cette édition mémorable sera toutefois marquée par de nombreuses critiques non pas liées à la qualité intrinsèque du site, en constant progrès, mais plutôt à l’accueil d’un public toujours plus nombreux. Comment faire pour ne pas étouffer avec près de 80 000 personnes sur un site non extensible ? La sensation partagée par beaucoup est que cette fois le festival a bel et bien atteint sa jauge maximale. Voire beaucoup se plaignent que circuler était impossible. Trop de monde. Alors le Hellfest victime de son succès ?
Quelle solution trouver ?

 

En 2017, bien conscient des soucis de jauge et soucieux du confort de ses festivaliers, l’organisation effectue de gros travaux que la plupart du public ne verra pas. L’espace VIP presse, autrefois situé derrière les Mainstages et le crâne gonflable va être totalement revu et déplacé sur un espace proche de l’entrée principale (derrière les tentes TEMPLE et VALLEY).

Ce faisant, outre le fait de fournir un espace bien plus agréable à ses invités et à la presse, le festival dégage toute une zone qui lui permet de reculer significativement les deux Mainstages et de gagner une place importante pour le public. En parallèle la jauge restera constante cette année là, signe que les doléances avaient bien été entendues une fois de plus.

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On note d’ailleurs sur la photo ci-dessus l’agrandissement notable du bar central et l’ajout d’un écran.  Quelle bonne idée avec l’espace Mainstage d’avoir songé à permettre à d’avantage de festivaliers de ne pas devoir traverser toute la zone pour aller se désaltérer. Car il se trouve que cette édition 2017 sera marquée par une canicule encore plus forte que celle de 2014. Avec même une pénurie d’eau le samedi par défaut d’approvisionnement du chateau d’eau local !

Et si les nouveautés pour l’année suivante tournaient autour de l’eau (ou de la bière), disons globalement de la manière de se rafraichir ?

Nouveautés 2018

Nous voilà donc arrivés à l’issue de ce petit historique qui je l’espère vous aura plu à cette année 2018.
Il y a eu cette année pas mal de mystère autour des éventuelles nouveautés que le site offrirait à ses festivaliers pour cette treizième édition.

Palissades autour du site, appels à ne pas diffuser de photos ou de spoils, message de la com officielle, petits indices pour les malins qui suivaient les publis de la com de MONICLAMOUCHE …

Et la encore le HELLFEST ne s’est pas limité à faire les choses à moitié.
Une bonne idée le bar central ? Ok, mais tout de même un bar central en tentes sur les Mainstages alors que l’espace Altar/Temple peut se targuer du superbe bar Scorpion ?
Ca cloche un peu non ?

Qu’à cela ne tienne, c’est le genre de défi qui n’arrête pas les infatigables modeleurs de festival de Moniclamouche.

Un chantier titanesque de plusieurs mois pour l’embellissement complet des murs extérieurs de la zone mainstages (qui rappellent le péristyle encerclant la WarZone depuis 2016) et la construction d’un pharaonique bar MainStage Central à la hauteur des attentes du public. Un amoncellement de containers et une décorations metal alliant des éléments de découpes rouillées assemblés avec des éléments de pneus non sans faire référence à une inspiration clairement Mad Max.

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Un terrassement pour soutenir l’ensemble, derrière la régie et pour couronner le tout, rajoutons une immense planète de métal percée d’orifices mystérieux jusqu’à ce que la nuit nous montre enfin les éruptions de flammes donnant toute la mesure à l’ensemble. Un sphère crachant des flammes dans toutes les directions, une clôture reprenant des éléments de pyrotechnie en lien avec le concert en cours (on imagine un instant ce que doit ressentir un groupe jouant de nuit sur une mainstage et voyant en face de lui non seulement 40000 personnes mais tout un site aux allures apocalyptiques qui s’embrase au rythmes de ses morceaux !!!)

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Un des autres désagréments constatés l’an dernier était lié au rafraichissement et à l’accès à l’eau. La encore, la réponse fut terriblement efficace avec rien de moins qu’un ensemble de portiques d’eau aménagés dans l’axe juste derrière le nouveau bar central des mainstages.

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Deux immenses portiques faisant choix des litres d’eau par des lignes pilotées par un logiciel de « Water Pixel Fall », comprenez que des buses s’obturent ou s’ouvrent à la demande en lien avec un programme et dessinent ainsi dans les espaces sans eau des dessins, logos ou messages qui à la nuit tombée et avec un savant rétro-éclairage donnent à l’ensemble quelque chose de magique : « stay hydrated, hellfest, welcome in hell … » parmi les messages diffusés.

Évidemment, tout ce circuit est fermé, filtré et l’eau est recyclée.

Les quelques présomptueux ayant pris cela pour des brumisateurs auront été bons pour se sécher durant trois jours.

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Autre point, la gestion de la poussière. Même si l’arrivée de la pelouse en 2014 a grandement amélioré les choses force est de constater que dès le samedi et surtout le dimanche, cette dernière est décédée par piétinement. La trouvaille de l’année, qui elle aussi aura fait jaser dans les chaumières (et les bars) est donc tout simplement de venir durcir les 30 premiers mètres devant les scènes par un pavage ! What ? Des pavés ? Mais on va se faire mal sur les pogos a-t-on entendu de ci de là. Et force est de constater que l’avantage lié à la moindre présence de poussière aura été largement retenu par rapport au risque de bobo en cas de chute.

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On notera tout de même que si sur la Warzone (elle aussi concernée par le pavage) les pavés vont jusqu’à la scène, ce n’est pas le cas sur les Mainstages ou l’espace pit sécurité / photographes est resté en graviers terre et donc poussiéreux, occasionnant paradoxalement ps mal de poussière aux premiers rangs. Une idée pour 2019 ? Quelques mètres de pavés en plus entre les crash barrières et les scènes !

 

Autre partie aménagée à l’extérieur du site, le Hell City Square qui avait déjà vu en 2017 l’apparition d’un scène, se voit cette année adjoindre un ring et un point info en dur juste derrière.

L’occasion d’accueillir cette année encore de nombreux groupes ou spectacles et de permettre aux festivaliers qui ne sont pas sur site de pourvoir écouter de la musique ou de profiter de toutes sortes de shows.

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Pour le reste des aménagements il fallait avoir un peu l’oeil car le nouveau bar trustait toute l’attention mais on notera tout de même :

  • le scorpion de Jimmix a fait des petits : une portée de bébés scorpions et de masques courent désormais le long de la paroi avec lui.
  • des éléments de décor ont changé comme par exemple la momie qui tronait sur le bar à vin et qui a fait place cette année à un guitariste (et non des moindres puisque la sculpture rend hommage à Malcolm Young, membre fondateur de AC/DC et disparu en novembre 2017)
  • l’espace (non public) réservé aux membre du Hellfest Cult a été totalement revu et agrandi avec un nouveau bar, une nouvelle scène
  • …et surement plein d’autres choses… vous en avez vu vous ?

 

Pour conclure, la conférence de presse du boss Ben Barbaud a permis de revenir sur tous ces éléments et de soulever des pistes d’évolutions possibles, envisagées, abordées, rien de sur.

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La réponse par anticipation à une critique récurrente du festival aura été faite après le concert de Iron Maiden le dimanche soir en annonçant d’ores et déjà 5 noms (et non des moindres : CARCASS, MASS HYSTERIA, SLAYER, DROPKICK MURPHY’S, MANOWAR) de l’édition 2019 ! Les râleurs ne pourront même plus se plaindre de devoir prendre leur pass sans avoir le mondre nom à se mettre sous la dent (ah si, ceux qui on t fait 5 heures de queue pour avoir leur pass en prévente ne savaient pas, eux :-) )

Voilà en synthèse, c’est encore une magnifique édition avec comme chaque année des réponses magistrale de l’organisation aux critiques des festivaliers, preuve que leur confort reste au coeur des préoccupations et que le festival reste conforme à son slogan initial : « par des fans, pour des fans« .

 

Galerie photo édition 2018 : 

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