Shaka Ponk – Zénith Nantes Métropole – 22.02.2018 [Full live report]

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Shaka Ponk – Zénith Nantes Métropole – 22.02.2018

 

Article : Gaël HERVE

Photos : Gaël HERVE – Photo

 

Shaka là ?

France Metal à un concert de Shaka Ponk ? Un live report de Shaka Ponk sur France Metal ?

Sentant de loin les inéxorables questionnements pointer leur nez, coupons tout de suite court aux élucubrations relatives au positionnement plus ou moins adapté de tel ou tel groupe dans tel ou tel media.

J’avais déjà eu l’occasion de voir Shaka Ponk en concert il y a 4 ans aux arènes de Nîmes, magnifique écrin antique qui ajoute encore plus au caractère déjà très visuel du show. Déjà à l’époque je m’étais fait la réflexion « tiens c’est drôle le nombre de metalleux qu’on voit ici, t-shirts du Hellfest sur le dos, bracelets de festival au poignet, réflexes « horns-up » en fin de titre, etc.  Signe que le groupe qui puise ses bases dans toute une diversité de sources fédère un socle rock-metal qui compose une bonne moitié de son public en live.

Les réseaux sociaux se sont enflammés il y a peu sur le sujet (dans des groupes consacré à un célèbre festival clissonnais) et force est de constater qu’au delà des éternels sectaires qui se lamentent toujours d’avoir perdu l’esprit roots de l’édition 2007 (la boue jusqu’au genou) en buvant une coupe à l’espace VIP, il y a une solide base de personnes qui accueilleraient avec un réel plaisir les Shaka Ponk sur une des deux Mainstages. Après tout, des scènes il y en a beaucoup et les principales s’étant ouvertes à Aerosmith, Lynyrd Skynyrd, Within Temptation, d’autres accueillant des formations plus electro telles que Perturbator, on se demande bien en quoi une telle affiche serait impossible.

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Le style glam-punk de Sam, grunge metal de Frah, les slams et autres circle-pits improvisés dans les lieux les plus improbables, la base rock qui a su s’entourer d’éléments pop, electro et bien sur d’imagerie graphique hallucinante en intégrant Goz, personnage virtuel en tant que membre officiel apportent tout légitimité à ce groupe dans le milieu rock metal et donc sur le portail France Metal.

Waiting for Monkeyz

Revenons donc à nos moutons et à notre singe préféré et parlons donc un peu de la soirée.

Pour commencer je remercie Zouave Spectacle et Lauriane en particulier pour leur confiance et l’accréditation sur l’événement. Merci également à Cyco Records et Galla pour la gestion de la validation des clichés.

Le zénith de Nantes Métropole compte 8500 places environ et la plupart des sièges étaient encore visibles lorsque la première partie Alb a démarré son set, la fosse quant à elle se remplissait tranquillement, pendant que les stocks de sandwichs diminuaient dans le hall du Zénith.

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Alb est un duo éclectique qui officie dans un registre pop electro avec un piano, une batterie, une boite à rythme, une guitare acoustique, etc. Pas grand chose à voir pour le coup avec l’univers déjanté de Shaka Ponk mais une façon plaisante d’attendre en écoutant autre chose. Un set somme toute très rapide puisque seulement 30 minutes et pas d’accès au pit photo pour shooter.

Après les dernières notes de Alb et une quinzaine de minutes d’attentes, nous passons cette fois aux choses sérieuses, je me glisse entre les « crash barriers » et l’avancée de scène et au bout de quelques secondes l’obscurité descend sur le zénith dans une clameur hystérique générale. Cette fois on y est !

Shaka Show

L’écrans géant s’illumine et envoie la vidéo d’ouverture, ambiance rouge, blanche et noire sur laquelle on voit trois singes se bouchant yeux et oreilles, fermés sur le monde. L’un d’eux s’éveille, écoute et observe. Il découvre et voit ses congénères aveugles et sourds. Il réveille le premier et l’invite au voyage. Le troisième va lui aussi se faire ouvrir les yeux et le voyage démarre.

La caméra avance au milieu d’éléments visuels de différentes natures, parcs, cimetières, forets avec entre chaque scène le passage de différents portails de toutes sortes, allant de la grille en fer forgé au portique antique et matérialisant ainsi autant le lien et le passage que l’ouverture. Car nos yeux sont maintenant grands ouverts. Au bout du voyage un immense goz en armure sort de terre pendant que les 4 musiciens Cycy, Ion, Mandris et Steeve se mettent en place. Ion attaque à la batterie pendant que Goz se peinturlure de blanc et frappe le sol.

Frah apparait dans un fracas en arrière scène et les premières notes de Killing Hallelujah retentissent. Une figure rappelant une ombre de shiva est apparue au fond, sur le refrain, Samaha Sam apparait en superposition et s’en détache. Cette fois les 6 sont bien là, c’est parti.

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Le dernier album the Evol (notez l’anagramme de Love) sera bien entendu au coeur de la setlist de ce soir avec pas moins de 10 titres qui en sont issus. Après Killing Hallelujah, c’est sur On Fire que le show se poursuit avant de faire une incartade dans le White Pixel Ape avec Wanna Get Free. Trois titres et déjà un ancien succès qui met tout le monde d’accord. C’est sur ce morceau que Frah et Sam vont venir gracieusement se poser en front de scène pour le plus grand bonheur des fans (et des photographes, les deux étant loin d’être incompatibles) et que Frah va descendre à la première rencontre de son public (sage la première, ça ne durera pas).

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C’est déjà le troisième morceau, 17 minutes de show, et le groupe enchaîne sur Twisted Mind puis sur Party/Yell …

Sur ce morceau Frah va cette fois réellement faire connaissance avec le public du Zénith. Connu pour ses sauts dans la foule et ses slams à rallonge, le bougre ne va pas décevoir ses fans ce soir. Imaginez tout d’abord une petite prise d’élan savamment dosée sur la scène du Zénith, suivie d’une course rapide jusqu’en front de scène, d’un subtil appui le propulsant dans les airs … jusqu’à ce que les lois de la gravité infléchissent sa course et le fassent atterrir  sur un océan de bras.

Non content de nager sur ses fans, le crowdsurfing comme on dit va se poursuivre un bon moment. Car il y a une séquence particulière qui se profile. Profitant du show offert par la brasse de Frah, Sam s’est éclipsée de la scène et réapparait discrètement dans les gradins.

Qu’à cela ne tienne, Frah va donc nager jusque là lui aussi, entrainant au passage le zénith dans un immense circle pit, debout au milieu des 3000 personnes dans la fosse. Avec Shaka Ponk, tout est possible.

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Retrouvez LA vidéo du circle pit sur le Facebook officiel du Zénith de Nanteshttps://www.facebook.com/nantespectacles/videos/1762098337190748/ 

 

C’est finalement toujours porté par la foule qu’il rejoint Sam dans les gradins et s’installe face à elle à une dizaine de mètres.

Deux faisceaux blancs illuminent les deux artistes et les notes désormais mythiques de leur cover de Nirvana – Smells like Teen Spirit retentissent.

C’est le moment de magie, les deux voix se mélangent et se répondent, le public est au anges, on n’ose imaginer la sensation des personnes situées à quelques cm des artistes avec cette intensité musicale.

Peu après cette envolée stratosphérique, Frah rejoint la scène en passant par le même chemin qu’à l’aller tandis que la féline Samaha Sam opte pour le retour via les coulisses.

Le show reprend pour cette fois une séquence résolument plus pop avec les titres Bunker, Shiza Radio et Fakin’Love.

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Le riff de Fear Ya retentit pendant qu’un projecteur s’abat sur Cycy. Retour à un morceau plus « classic-rock » sur fond d’images de synthèses blanches sur les couplets et rouges sur le refrain. Décidément ce set est très équilibré et représentatif des différentes palettes musicales du groupe. La preuve en est avec le titre suivant : Summer Camp. Pause toute en douceur au son d’un riff acoustique, juste ce qu’il faut avant de replonger dans une ambiance plus « martiale » !

L’écran projette désormais des nuées de zombies en images de synthèse qui entament une dance de guerre bientôt rejoints par Frah dans la même chorégraphie. Gung Ho et son rock plus musclé retentit. Les zombies dansent et se rassemblent autour d’un totem. Frah invective la salle : « Vous avez fait le circle pit, maintenant le braveheart ». Il fait s’écarter l’assistance en deux fronts, pendant que les zombies video font de même puis lance l’ordre de refermer le « Wall of Death » dans une parfaite synchronisation avec le Wall of Death virtuel : l’effet est saisissant !

Une boite à ryhtme martelle un « boum boum » caractéristique, le morceau electro-rock Share the Line retentit dans le zénith. Ce morceau a la particularité de se terminer par l’apparition en image de fond du Goz batteur dans sa version musclée qui vient frapper ses futs de ses mains en se superposant sur le rythme binaire du morceau.

Les habitués du groupe auront compris que la traditionnelle bataille Goz vs Ion va avoir lieu. Ce qu’ils ne savent peut-être pas encore c’est que la bataille ne se limitera pas à ces deux là.

En effet après seulement deux minutes de battle, Super-Goz se lève et lance « Okay you wanna play rock : I call mister Kurt Cobain ! ». Puis frappant le sol de son poing, fait apparaître l’avatar du chanteur de Nirvana qui entonne le riff de Smells like Teen Spirit et la battle reprend. C’est cette fois une bataille qui intègre tout le groupe alors que Kurt et Cycy s’affrontent.

La bataille fait rage. « I call Mr Bowie, Mr Prince ». Les avatars des deux superstars apparaissent et on se dit qu’en effet le paradis doit commencer à avoir un peu de gueule quand on y pense ! On imagine les boeufs la haut… on se dit tout de même qu’il en manque un … et une basse saturée caractéristique retentit. « What the hell is that ? » lance Goz tandis que l’avatar de Lemmy Kilmister apparait en lançant au public « owh it’s good to be back » et que la bataille reprend de plus belle, cette fois entre Lemmy et Mandris !

La bataille s’achève dans un fracas d’explosions tandis que les mots « We won » s’affichent à l’écran ! Elle aura duré plus d’un quart d’heure. Epoustouflant.

Pas le temps de souffler que les notes du très attendu I’m Picky résonnent entrainant tout le zénith à lever les bras et à chanter tandis que les danceuses de pole dance du clip apparaissent sur l’écran. « Talk to me, walk with me » lance Sam, le rideau virtuel tombe et un P.I.C.K.Y. géant apparait à l’écran.

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Dernier refrain et la voix de Bertrand Cantat résonne, introduisant l’ultime morceau du set avant rappel, Palabra Mi Amor. Le chant en espagnol et le rythme endiablé rappelle les plus belles heures de la Mano Negra avec une pointe de Noir Désir.

Le morceau semble interminable et tout le monde s’en réjouit, le point d’orgue est atteint, plus rien ne semble devoir arrêter cet instant si ce n’est un ultime accord et les remerciements du groupe qui se retire de scène. Je regarde ma montre : il est 22h50, cela fait bien deux heures de show déjà et on n’a rien vu passer.

Le rappel ne se fait pas attendre et nous offrira trois morceaux de plus en commençant par Mysterious Ways, dans une ambiance toute bleue illuminée de magnifiques projecteurs blancs semblant sortir d’OVNIS ascensionnels.

Wataman le titre suivant nous entraine a nouveau dans un ryhtme infernal digne de Motorhead avant le dernier morceau (car il en faut un) Rusty Funky, ou des danseuses virtuelles offrent une dernière chorégraphie sur des ryhtmes electro-rock-funky.

Mais Frah ne quittera pas son public sans un dernier rituel et fait tranquillement asseoir toute la fosse au son de « get down on your ass »… le temps se fige. « One, two … one, two, three, four ! » le zénith se lève d’un bond et se jette dans le final ! Une montée ultime au ryhtme fou sur fond d’une bataille à mort entre deux Goz qui s’achève par l’apparition d’un monstre de pierre aux yeux illuminés qui finira par écraser le Goz survivant et fermera la porte de pierre sur la scène (quelle synchronisation entre l’image et le décor c’est parfait).

Frah empile des cubes, monte dessus et se jette une dernière fois dans son public ! Porté debout il harrangue Sam restée sur scène avant de la rejoindre pour le salut final. Un dernier accord, la lumière vire au violet et les artistes descendent saluer le public.

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Le show aura duré 2 heures et demie, tout le monde ressort encore sous le choc. C’est beau, c’est visuel, c’est une performance d’artiste à la fois graphique et scénique, les deux se mélangeant parfaitement au gré des titres. Un moment absolument incroyable qu’on ne peut que conseiller à ceux qui hésitent encore à prendre leur place sur les prochaines dates de la tournée en cours The Monkadelic Tour.

Merci pour toute cette énergie et toute cette communion avec votre public ! Stay Monkeyz. You rock !

Galerie photos :

 

 

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