Amarok Metal Fest VII – Report – 29-30-31 mars 2024

Photos et report par Gaël HERVE

Edition 2024

L’AMAROK METAL FEST était de retour sur un créneau de début de saison en cette année 2024 avec un format passé à 3 jours.

Après une première année difficile sur le nouveau site de l’espace Bellevue en juillet 2022, un weekend de vacances, 3 semaines seulement après la double édition du géant Hellfest voisin, le pari était ardu et malgré une programmation technique et savamment dosée, le festival s’était retrouvé en difficulté financière.

Dès lors, l’association organisatrice ex-Soundfest devenue AMAROK PROD s’était mise en quête d’une stratégie judicieuse avec l’organisation de belles dates dans la région nantaise, certaines étant même SOLD OUT restaurant ainsi l’équilibre délicat de la stabilité financière.

Car un festival, c’est de l’engagement, de la musique, du bénévolat, de la bière … mais ça se doit aussi d’avoir un minimum de solidité niveau budget. Ce que le crew de l’Amarok a bien compris en différant l’édition suivante au printemps 2024 et en basculant sur un format rallongé.

Nous étions donc de retour à GETIGNE, toujours à l’espace BELLEVUE, pour une affiche alléchante, jugez du peu.

==> Jour 1 (vendredi 29) : ARKITECTS FAILURE, LES FANTOMES DU JOUR, LUX INCERTA, TSAR et PSYGNOSIS

==> Jour 2 (samedi) : OAKEN SKULL, INFERN, LUNAR TOMBFIELDS, EXOCRINE, KASSOGTHA, KRONOS et SETH

==> Jour 3 (dimanche) : BREAKLESS, CAUSALITY, DEATH ENGINE, GRAVITY, HURAKAN, CELESTE et NOSTROMO

19 concerts dans des styles assez différents, il y en avait donc pour tous les gouts. 3 grands univers se dégageaient malgré tout avec des accents « post rock » le vendredi, « black » le samedi et « death » le dimanche (pour faire extrêmement schématisé).

Côté ambiance, le temps oscillant entre maussade et clément aura finalement foutu la paix aux festivaliers avec assez peu de pluie, permettant donc de profiter des extérieurs du site. Coté drinks and food, toujours très quali avec des produits locaux, une bonne orga avec peu d’attente, des versions vegans des plats et des bières artisanales ou de brasseries locales. A noter la présence appréciée d’un stand café également.

Un espace merchandising bien achalandé mais qui se trouve un peu à l’étroit, configuration du site oblige, surtout après l’espace merch qu’on avait pu connaitre lors de la dernière édition aux Richardières à Aigrefeuille, terre d’origine du festival. On aimerait donc que cet espace soit plus grand mais à moins d’aller chercher à l’extérieur cela promet d’etre un peu complexe à mettre en oeuvre.

GALERIE AMBIANCE :

 

Jour 1 – VENDREDI 29

La journée du vendredi démarrait un peu plus tard que les autres, fin de semaine oblige. C’est ARKITECTS FAILURE qui a donné le coup d’envoi avec son beau post-rock pour un petit set de 30mn. Le public allait alors arriver plus massivement dans les heures suivantes, le temps des sets des FANTOMES DU JOUR et des locaux de LUX INCERTA.

Très forte impression générale ressentie autour des fantômes, une grosse découverte pour beaucoup et de très bons échos perçus dans les rangs du public.

LUX INCERTA jouaient à domicile et ont connu un franc succès auprès de leur fan base présente. Pour certains c’était la rencontre avec Ingrid la chanteuse qui a tout donné malgré une voix handicapée par un gros rhume. Bravo.

Puis ce fut le tour de TSAR, un spectacle visuel et cérémonial assez inclassable, durant lequel le chanteur viendra dans le public partager le calice et introniser de nouveaux sujets.

Enfin, clôture de la soirée avec PSYGNOSIS, des habitués déjà passé par l’Amarok avec leur fameux violoncelle, pour un show visuel tout en douceur (mais pas que)et de très beaux effets de lumière.

Une très belle entrée en matière pour ce premier jour.

GALERIE VENDREDI :

Jour 2 – Samedi 30

Après une bonne nuit de repos retour à l’espace Bellevue pour cette seconde journée de concerts, sous un angle plus sombre et black metal aujourd’hui.

Entrée en matière avec OAKEN SKULL pour un joli set de 30mn devant une bonne assemblée pour l’heure matinale (bon ok il était 16h).

Place ensuite aux locaux de INFERN et leur death old school délivré au millimètre. Idem, 30 mn c’est court mais intense. Et oui c’est bien le gars de Stonebirds (entend-t-on dans le public) ! Ca change de style non ?

Place ensuite à un univers plus sombre avec LUNAR TOMBFIELDS, un des premiers groupes dont je connaissais du monde venus exprès pour les voir. A priori, pas déçus du tout, un set impeccable qui mettra tout le monde d’accord en 40mn. A revoir sur un format plus long.

C’est ensuite eu tour d’EXOCRINE de venir délivrer un set puissant devant un public qui commence à être chauffé à blanc. L’Espace Bellevue commence à s’animer, ça devient bon là.

Puis voilà venir KASSOGTHA sur scène. On entend pleuvoir les analogies avec Arch Enemy et pour autant, au dela de la ravissante chanteuse aux cheveux bleus, le groupe propose son univers bien à lui et c’est tant mieux pour nous. La température est clairement montée, c’est l’heure d’accueillir un petit événement.

Cet événement s’appelle KRONOS ! Reformé il y a peu après des années d’absence, c’est un véritable happening de les avoir là sur scène et le public ne s’y trompe pas. L’ambience atteint son paroxysme pour ce soir dans l’intensité et la violence (toujours maitrisée). On en ressort KO. Place à unpeu plus de douceur (ou de noirceur) pour finir la journée.

Ce sont les bordelais de SETH qui officieront la dernière messe (plutot noire pour l’occasion) et qui nous emmèneront dans leur univers énigmatique et ésotérique. Déjà bien connu de la scène black, leur chant en français apporte une dimension tout autre au black metal. Alternant les phases intenses et des cérémoniaux orchestrés, c’est un véritable plaisir des yeux et des tous les autres sens d’ailleurs.

Le set s’achève, c’était une journée de digue, on n’est vraiment pas déçus. Et en plus ? C’est pas fini, il reste demain.

GALERIE SAMEDI :

Jour 3 – Dimanche 31

Et voilà, on y va pour le dernier jour. Ca commence à tirer mais l’heure d’ouverture nous permet de bien récupérer avant la dernière ligne droite. Petit passage obligé au merch, au bar, on dicute avec les copains et c’est déjà l’heure d’y retourner (au boulot, pas au bar).

La journée s’annonce dense avec 7 nouveaux groupes. Et on attaque dès 16h (et là c’est chaud car entre temps on a changé d’heure, vive l’heure d’été) avec BREAKLESS, groupe jeune et local que je ne connaissais pas et qui sur un set de 30mn s’avèrera très efficace, bien en place scéniquement et surtout hyper visuel, ce qui est plutot cool pour faire des photos.

Ca passe très vite et c’est CAUSALITY qui débarque avec son univers metalcore sur lit de synthwave. Un mix un peu déroutant mais qui franchement passe plutot bien, l’ensemble restant parfaitement homogène et cohérent. Parfaitement à l’aise scéniquement, le set passe très vite et s’avère hyper agréable.

Au tour de DEATH ENGINE de monter sur scène pour 40mn de death comme son nom l’indique, là encore précis et plutot agréable niveau musical. Petit bémol sur un jeu de scène vraiment hétérogène entre l’énergie du chanteur et la posture statique de la bassiste ça s’équilibre assez mal. Il faudrait muscler un peu l’énergie coté basse pour donner plus de cohérence à l’ensemble et ce serait parfait (mais c’est vraiment pour chipoter).

Puis c’est déjà l’heure pour GRAVITY de passer mettre le feu à l’AMAROK. Et ça, ils savent bien le faire puisqu’ils étaient déjà venus à l’AMAROK, tout comme Psygnosis qui jouait le vendredi. Alors on n’a pas été surpris cette fois mais on a quand même beaucoup aimé ça.

Comme le remarqua Emilie la charismatique frontwoman, chacun connaissait les paroles de chansons mais pas forcément tous les mêmes, attestant de la diversité de son public.
Un concert à la hauteur des attentes même s’il fut un des plus compliqués à photographier tant les lumières arrières étaient acérées et décidées à en faire baver aux photographes.

C’est alors au tour de HURAKAN d’entrer en piste. Et là, après avoir entendu un petit bout des balances, on sait déjà qu’ils ne sont pas venus à Gétigné pour enfiler des perles. Je pense qu’HURAKAN pourra disputer a Nostromo la palme su set le plus violent de ces 3 jours. C’est dinguissime, une violence brute, martelée au tractopelle, ça défonce, et le public est en osmose avec le groupe dès les premiers morceaux. Pas la peine de vous dire comment sera perçu le joli wall of death organisé en fin de set. Une dinguerie je vous dis.

Changement radical d’atmosphère avec CELESTE. Déjà dans le visuel.

S’il y a un groupe qui a la réputation d’être le cauchemar des photographes, c’est bien CELESTE. Entre lumières arrières aveuglantes, fumées épaisses et leurs si reconnaissables lampes frontales rouges, les lyonnais ne font pas dans la pose en studio.
Coté musique, même philosophie. Ils ne sont pas là pour plaire au public mais avant tout pour prendre du plaisir à jouer leur musique., ce qui explique les changements de teinte de leurs différents albums, comme le dit Guillaume dans la magnifique bio du groupe de Patrick Clarke sur le site web de Celeste.
C’est donc un set absolument envoutant auquel nous avons pu assiter. On dit évidemment merci à l’AMAROK.

Dernier groupe de cette édition, NOSTROMO. Retour dans un registre de violence brute et sans fioritures pour finir le festival. Et autant le dire tout de suite, tout le monde a donné ce qui leur restait comme énergie. J’ai bien cru que les pseudo crash-barriers, plutot des ganivelles, allaient céder sous le poids des barbus en furie ! Un moment d’échange intense entre un groupe et son public, bercé d’amour et de violence, que fallait-il de plus pour finir en beauté cette belle édition de l’AMAROK, la septième du nom.

GALERIE DIMANCHE :

Bilan

On retiendra qu’une fois de plus l’organisation a été excellente, que les groupes ont loué publiquement ô combien ils sont bien reçus et traités, on retiendra la bonne humeur et les sourires des bénévoles, la bienveillance rigoureuse des équipes de sécurité, un public venu en nombre (on en voudrait encore plus), des exposants de qualité, des produits locaux, des rencontres etc. Que demander de plus. L’âme originelle de ce que tout festivalier aspire à retrouver à l’opposé des grandes machineries industrielles européennes. Des groupes accessibles, le plaisir de recroiser ses potes tous les 4 mètres (souvent à coté du bar d’ailleurs), de faire des rencontres aussi, de prendre le temps de se poser et de discuter … Merci à l’orga de nous permettre de nous retrouver dans ces conditions et à très vite pour la huitième.

 

 

 

 

 

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