Hellfest 2024 – General report

Back from Hell !

Report et photos par Gaël HERVE

Comme chaque année vous avez pu lire notre retour à chaud sur cette 17e édition du festival de musiques extrêmes Hellfest Open Air Festival à Clisson sur nos différents supports de réseaux sociaux (facebook, instagram) dans les semaines qui ont suivi le festival. 

L’heure est venue de rassembler nos publications en ligne sur le site afin de venir enrichir nos nombreuses archives de reports et de photos sur les différentes édition de notre festival préféré que nous suivons depuis de bien nombreuses années.

En 2024, 12ème Hellfest pour ma part, 6ème en tant que photographe pour France Metal que je remercie encore pour sa confiance, ainsi que toute l’équipe presse du festival Elodie, Romain, Olivier, Thomas au pit, Eric à la com. 

Les remerciements s’étendent bien entendu à l’ensemble des bénévoles et prestataires de l’événement sans qui rien ne serait possible : bar, nettoyage, sécurité, challengers, les budo sur le camping, les hell watch, les techniciens, bref tout le monde (j’en oublie forcément).

Personnellement, malgré les années qui passent depuis 2010, toujours aussi heureux d’être là pour rapporter les petits plus, les poils à gratter, les concerts, les tronches de festivaliers, essayer de faire vivre le festival à ceux qui n’ont pu y être.

 

Alors quoi de neuf pour cette année ?

 

Le format instauré en 2022 à savoir 4 jours de festival s’installe dans la durée. On observe d’ailleurs une tendance générale à l’allongement des festivals, conditions parmi d’autres pour en assurer la rentabilité long terme (Motocultor sur 4 jours, Amarok sur 3 jours, Westill sur 2 jours … pour ne citer que des festivals locaux).

Cette année ce sont pour moi 35 concerts shootés, c’est un peu moins que d’autres années mais les conditions de circulation d’une scène à l’autre rendent le temps de transit de plus en plus long et certaines restrictions (3 vagues de photographes max) font qu’en ayant 2 créneaux simultanés on n’arrive plus à shooter les deux scènes, tout du moins après 16 heures l’après midi.

L’autre raison, c’est que étant seul cette année sans « live reporter » il me faut rester un minimum sur les concerts pour pouvoir en faire un compte rendu. Car non je n’aime pas livrer juste des photos sans raconter une histoire. Les photos sont là pour illustrer mais il faut un minimum de fond à raconter en dessous. Et ça prend un peu de temps.

 

Revenons sur le festival.

Tout d’abord, j’ai apprécié la gestion de la file d’entrée du premier jour, que ce soit à la pose bracelets comme à l’accès cathédrale, chapeau c’était fluide, l’ouverture progressive des portes ayant évité la cohue de l’an dernier au moment des premiers concerts. Le fait d’ouvrir l’accès au camping dès le mercredi facilite aussi grandement la fluidité de l’ensemble.

 

Une fois passée la porte du Hell City Square, on n’observe par de changement notable. On se sent comme à la maison. Il faut ouvrir l’oeil pour noter les petites modifications dans les enseignes bordant notre Camden clissonnais comme par exemple la nouvelle « Death Alley » sur la droite en entrant avec ses six bars de la mort en enfilade. Une rue de la soif de l’enfer en quelque sorte.

On retrouve la Hell City Stage au centre et l’arbre central, ainsi que l’immense portail ouvrant sur la cathédrale et la zone concerts (n’ouvrant que le jeudi).

 

C’est en allant vers la zone camping qu’on tombera sur une des seules grosses nouveautés visuelles du secteur à savoir l’adjonction d’un immense porche marquant l’entrée du Metal Corner, zone elle même restée relativement inchangée.

A noter toutefois la suppression de l’antre des fans du Hellfest Cult, suppression annoncée à grand fracas il y a quelques mois. La zone est remplacée par une Fan Zone plus classique liée à un espace priviliege payant sur la durée du festival. Finis les engagements d’animation communautaire qui gravitaient autour du projet Cult initial.

 

 

Toujours des stand de merch, de restauration, de nombreux bars a themes, Ricard, Jack Daniel’s ou encore la Bete et leurs agréables terrasses.

Plus loin, le camping, là où d’improbables soirées indicibles ont lieu, l’antre des combats de « brutal caddie » et des types bourrés qui hurlent que « ca va être tout noir » ou que c’est « apérooooo » jusqu’au bout de la nuit.00 Ambiance 8258 FranceMetal compressed

 

Passée cette première nuit, l’heure arrive d’entrer sur l’espace concert.00 Ambiance 8444 FranceMetal compressed

La première chose qui saute aux yeux en entrant, c’est la queue au sanctuary. Elle ne désemplira pas du weekend. J’en reste pantois bien que cela ne soit plus la première année. La société de consommation se porte bien et l’image Hellfest est plus forte que jamais auprès du grand public. La queue est impressionnante, plusieurs dizaines de mètres sur plusieurs files et malgré tout l’ambiance est bonne, les gens patientent assez paisiblement en attendant d’accéder au sanctuaire des produits dérivés. On notera que l’écoulement apparent du flux m’a semblé plus efficace que l’an dernier.

 

L’autre nouveauté c’est la gardienne des ténèbres, fabuleuse machine chimère mi femme à cornes mi scorpion de 8-10 m de haut articulée et crachant feu et eau. Impressionnante. On en oublie presque l’absence du fabuleux brasier que j’aimais tant. Avec plusieurs créneaux d’animation de la machine à la nuit tombée c’est incontestablement une des plus grandes stars de cette édition. Je parierais presque même qu’elle aura probablement été l’élément visuel le plus photographié de cette édition du festival. Il faut dire que la bête a du cachet. Un visage de femme aux divers éléments tous mobiles, yeux, cils, bouche, sans oublier les bras et nomreuses pattes toutes actionnées par des opérateurs qualifiés. La chimère crache même du feu (elle se cramera même un peu les cils la coquine à jouer avec le feu!).


Cette position temporaire devant le Kingdom of Muscadet devrait évoluer pour laisser la gardienne déambuler dans le futur espace qui devrait être aménagé autour de la future brasserie englobant les locaux de l’ancienne discothèque « le Louxor » (oui oui celle la même chantée par Philippe Katherine qui adore regarder danser les gens … et apparaitre tout nu en bleu dans la peau de Dyonysos devant le monde entier… bref, notre Philippe régional quoi). Projet livré en 2025 ? 2026 ? Affaire à suivre.

 

Autre projet à suivre, celui de l’implantation de la scène VALLEY. Passée en extérieur l’an dernier, c’est la même configuration qu’on trouve cette année avec une scène orthogonale à la WARZONE et une jauge honorable de 13 000 personnes (contre 7000 sous l’ancienne tente identique aux ALTAR et TEMPLE). Le projet définitif prévoit de positionner la scène finale en face de la Warzone mais ne pouvait être mis en place cette année, bloqué par quelques aspects fonciers. Espérons voir la version finale de cette magnifique scène l’an prochain.

L’autre grosse nouveauté, celle qui fait causer ne se voit pas à l’extérieur, elle est immatérielle si l’on peut dire et assez surprenante et discutable :
Pint only ! What ?
Nouveauté éco logique/nomique ? Plus de verre de demi, que des verres à pintes. Bon ok. Ca surpend un peu mais on peut comprendre la démarche RSE et se dire qu’un unique format de gobelet c’est écolo. Les remplir à moitié pour moitié prix en revanche, ça ne pollue pas il me semble ? Et pourtant ca n’est « pas possible » Je reste assez circonspect devant les explications poussives des officiels entendues lors d’interviews par nos confrères. Ca pousse quand même un peu au crime. Soit disant qu’avec la mousse c’est compliqué … hum… sérieusement c’est assez peu crédible. Au final j’ai pris moins de bière parce que boire un demi entre deux concerts ça passe, une pinte non. Et ça finit tiédasse. Bémol aussi pour les pichets sans bec verseur. C’est au moins 10 % de la camelote qui va finir par nourrir les vers. Ca va être marrant les discussions des verres de terre sous le site cette année ils vont tous être à 4 grammes. Passons sur cette directive un peu sujette à débat.

 

Pour le reste du festival, pas de gros changement, la mécanique est huilée, le professionalisme règne, le plaisir est là. On ne va pas se mentir, le Hellfest est désormais un des festivals les plus professionnels au monde et parmi ceux qui ont le plus investi dans l’aventure visuelle et l’immersion, au point de susciter le rejet de certains fans de la première heure. Mais c’est l’évolution choisie par le festival qui a bien compris que la seule chose permanente c’est le changement et l’adaptation, et que s’il faut pour s’adapter et survivre perdre quelques conservateurs en route alors tel sera le cas. Et cela fonctionne car le festival est complet. Il y a du monde oui, beaucoup. Trop ? Surement. Mais il y a au moins 5 fois plus de candidats à chaque mise en vente qui aboutit au fatidique SOLD OUT au bout de 50 à 70 mn. Et ce fut encore le cas le 9 juillet dernier pour la mise en vente des pass 4 jours de l’édition 2025. La rançon du succès ? Probablement.

Un mot sur la programmation enfin. Le spectre a beau s’élargir il possède toujours une partie très pointue dès lors qu’on descend dans les petites lignes de l’affiche. Beaucoup de renouvellement, des groupes sous les tentes très techniques et pas mainstream, il y en avait pour tout le monde, même si on pouvait aussi voir Foo Fighters, Shaka Ponk ou encore The Prodigy sur les mainstages. Avec 17 hectares après tout, chacun peut bien trouver son coin de paradis en enfer non ? Il est dommage que trop d’espace médiatique soit consacré à contester les choix des dix plus gros groupes plutot que de faire l’effort de reconnaitre la qualité et le degré de programmation de pointe qu’on trouve dans les 50 plus petits noms de l’affiche. Quelle qualité, quelles découvertes, comme chaque année avec toujours cette petite pichenette aux groupes locaux (ex : Stinky, Dust Lovers pour ne citer qu’eux).

 

La météo enfin se sera montrée clémente, jusque à ce qu’elle décide d’aller taquiner les campeurs qui élisaient domicile devant le snake pit depuis 15 heures le samedi soir. Quelle averse durant le set de Bruce Dickinson ! Drole ? Oui au fond ça m’a fait rire, j’étais sous la temple Pour le reste on est partis de 33 degrés mercredi pour finir autour de 22 le dimanche. Royal. Le Hellfest est quand même depuis quelques années béni des dieux. Pas mal pour le festival de l’enfer ! 

 

Encore une bien belle édition donc, on a beau en baver on finit toujours par se dire qu’on l’aime ce festival, même s’il a bien grandi depuis qu’il a traversé la route il y a douze ans à la construction du lycée sur l’emprise de l’ancien site. 

J’ai pris plaisir a retrouver plein de potes festivaliers, musiciens, bénévoles ou photographes. J’en ai rencontré d’autres. C’était chouette.

Alors j’ai bien envie de vous dire à l’année prochaine, si j’ai toujours la chance de faire partie des heureux élus à qui on accorde la chance de couvrir l’événement.

 

Galerie Photos : 

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