Hellfest : la diversité des festivaliers

1 Oct 2018

Par Gaël HERVE

A quelques heures de la mise en vente des précieux sésames pour juin 2019, posons nous la question ultime :

« Que serait un festival comme le HELLFEST sans ses festivaliers ? »

Probablement rien et l’organisation le sait puisque depuis le départ le mot d’ordre et la philosophie de cet événement se résume à cette phrase : « un festival par ses fans, pour ses fans ».

Une recette qui fonctionne puisqu’en juin dernier à l’occasion de la treizième édition du festival devenu désormais une référence européenne ce sont environ 60 000 festivaliers qui ont foulé les pelouses et la poussière de l’enfer de Clisson (non ne rentrons pas dans le traditionnel débat du comptage, les entrées étant comptées 3 fois dans le cas d’un pass 3 jours, ce sont bien 180 000 entrées mais 60 000 personnes différentes qui se pressent à Clisson sur un weekend et ce ne sont pas les pass journée qui vont changer grand chose).

L’occasion donc de faire un petit focus sur cet étrange personnage : le festivalier du Hellfest.

Le metalhead : diversité et ouverture

Il est fini le temps ou le metalhead faisait peur et était associé à un égorgeur de chèvres ou à un adorateur de Satan.
De récentes études ont montré que l’origine sociale des festivaliers est à peu près aussi diverse que partout ailleurs.
Voire même encore plus.
Car ici on est loin du mouton qui consomme gentiment les quelques titres formatés que daignent mettre en avant les radios mainstream a grands coups de 7 ou 8 rotations par jour.

La musique metal se consomme activement. Il faut aller la chercher. Cette proactivité musicale se retrouve dans la diversité des festivaliers, qui plus qu’ailleurs ont cette ouverture d’esprit, ce coté rebelle et curieux, et ce petit « rien à foutre du qu’en dira-t-on ».

Toutes sortes d’écrits ou sondages divers ont été faits pour montrer cette diversité.
Je ne peux que vous inciter à la lecture de l’excellent ouvrage « Hellfest, pèlerinage pour metalheads » de Corentin Charbonnier, référence en la matière pour vous en convaincre (ISBN 2955878901).

Les différentes tribus

Alors en effet à chacun son Hellfest.
Si l’ancien site que certains nostalgiques regrettent était empli de metalheads bien classiques, tshirt noir, biere en main, tatoos et piercings fierements arborés, crêtes de punks etc., force est de constater que le public s’est très largement diversifié.

Depuis l’évolution grandissante du site (surtout depuis 2014, la mise en place du Hell City Square et une affiche de dingue en mainstages), un public plus ponctuel est venu enrichir la foule des occupants du Val de Moine.

Car il y a désormais tout un engouement pour le festival auprès d’un public qui ne fréquente pas forcément les lieux de la petite scène metal tout au long de l’année et qui débarque avec des codes un peu plus décalés.

La couleur a ainsi fait largement son apparition au sein des headbangers (tshirts multicolores pour retrouver ses potes, déguisement marvel, licornes, poneys, etc) dans ce qui peut parfois s’apparenter à un concours de déguisements. Certains préparent ou commandent leur tenue déjantée plusieurs semaines à l’avance.

Tout ce petit monde crée un effet de microcosme qui ressemble à une petite société installée pour 3 jours avec ses disparités, ses us et coutumes parfois incompatibles (placez deux ou tros licornes qui gesticulent devant un ultra black metalleux en plein concert pour vous en convaincre), ses castes aux privilèges plus ou moins affirmés (festivaliers lambda, Hellfest Cult, VIP, Super VIP …)

Mais au final, comme chaque fois, la bonne humeur générale et le sens de la fête l’emportent.
La musique est le dieu unique auquel s’adonne le metalleux (et la bière est son eau bénite).
Finalement quelle que soit votre tribu, tout le monde est le bienvenu sur le site du plus grand festival metal français.

A l’heure si proche de l’ouverture de la billetterie pour 2019, serez vous là en juin ? Et si oui, dans quelle tribu serez vous ?

Une chose est sure, le festival lui restera à l’écoute de tous car comme aime le rappeler le directeur Ben Barbaud il s’agit d’un festival « par les fans, pour les fans ».

Rendez vous en juin metalheads !
Et bonne chance mercredi 10 octobre à 10h pour la bagarre !