Photos et report par Gaël HERVE
Salle : Le Champilambart, Vallet, Loire Atlantique
Orga : Morrigan Prods
Date : 25 mai 2024
Edition 2024
En bref
Le festival LID AR MORRIGAN n’en est plus tout à fait à ses débuts. Il semble loin le temps où CRUACHAN clôturait la première édition qui se tenait alors au Ferrailleur à Nantes.
Quelques années ont passé, l’organisation a pris le temps de grandir, de murir, de persévérer dans ses convictions et surtout de toujours écouter ses festivaliers. Et c’est ainsi que se tenait le 25 mai dernier la sixième édition du LID AR MORRIGAN. Entre temps le festival a bien grandi et a déménagé depuis quelques années déjà dans la magnifique salle du Champilambart à Vallet, celle là même qui accueille également les festivals MUSCADEATH (en septembre, death-metal) et WESTILL (en novembre, STONER ROCK).
Le LID AR MORRIGAN fait aujourd’hui partie des références dans ce style de niche qu’est le « pagan/folk/viking/celtic/nordic/vieux barbu avec des haches et des insrtuments bizarres metal ».
Année après année, Sébastien et Maelle, ses deux maitres de cérémonie, ont su construire un festival aux petits oignons, adjoignant il y a déjà 2 ans une seconde scène (acoustique), proposant des breuvages et de la restauration locale et qualitative, mettant en avant des artisans et marchands dans le style graphique et esthétique du festival, proposant même cette année des spectacles médiévaux en extérieur.
C’est donc avec plein d’entrain qu’un public de plus en plus fidèle s’est massé le long des ganivelles obstruant l’entrée juqte avant l’ouverture, montrant une queue telle qu’on n’en avait encore jamais vue. Et pour cause, quelques heures plus tard, à quelques dizaines d’entrées près le festival frôlait le premier « sold out » de son histoire. Gageons que ce n’est que partie remise et qu’il sera atteint l’an prochain.
Mais un festival, c’est surtout de la musique et donc de l’art de la programmation. Sur une scène qui n’offre pas pléthore de groupes (en tout cas moins que dans d’autres styles), les organisateurs parviennent chaque année le double pari d’afficher une belle tête d’affiche (cette année FINNTROLL succédant à HEIDEVOLK l’an dernier) et de nous faire découvrir de nouveaux groupes (en électrique ou en acoustique) tout en affichant des valeurs sures entre les deux.
L’affiche
Jugez du peu avec l’affiche de cette année :
FINNTROLL
TROBAR DE MORTE
DRAKUM
EMIAN
GWYDION
NORDMAOR
BELORE
PERASMA
TROLLHEART
Côté concerts
9 concerts au total, 5 sur la grande scène et 4 en acoustique, sans parler des spectacles en extérieur avec la compagnie Njordvik et le retour du conteur Quentin Foureau.
TROLLHEART
Et c’est TROLLHEART qui lançait les hostilités avec son show complètement barré et trollesque, ses petites marionnettes cachées et ses accessoires tous plus improbables les uns que les autres. Des barres de rire pour démarrer cette édition et une salle déjà bien remplie, preuve en est que le premier groupe à se lancer dispose déjà d’une solide fan-base bien présente.
PERASMA
On bascule ensuite sur la scène acoustique avec PERASMA, un tout autre registre tout en intimité et en esthétisme, avec une séduisante diva au chant tout de rouge vêtue et entourée de ses menestrels.
BELORE
Retour sur la scène électrique ou BELORE entre en scène. Un set épique et puissant pour ce groupe dont l’univers oscille entre black metal et melodies épiques aux accents d’aventures médiévales. Fermez les yeux, vous sentez les cavalcades endiablées en pleine nature sauvage dans des paysages dignes de Tolkien ? Vous y êtes. Vous écoutez Belore.
NORDMAOR
Changement radical de tonalité avec le prochain groupe sur la petite scène acoustique. Cette fois c’est NORDMAOR qui est aux commandes de ce qui s’apparente d’avantage à un cérémonial chamanique qu’à un concert. La puissance des sons, le ryhtme qui captive, une dimension tribale omniprésente dans le son comme dans le visuel enfumé lassant paraitre les ombres des deux protagonistes encapuchonnés. Absolument magique et envoutant.
GWYDION
On ressort un peu sonnés de la petite scène et c’est GWYDION qui est en charge du réveil. Et ils ne vont pas décevoir. Il faut dire que pour les portugais, cette date n’était rien de moins que leur toute première venue en France. Et le set empli d’un epic folk metal joyeux et peinturluré qui va s’en suivre va mettre tout le monde d’accord. On ira jusqu’à faire ramer le public, un peu à l’image de ce qu’on a déjà pu voir lors de concerts d’Amon Amarth. Belle référence. Une prestation mémorable dont on peut présager qu’elle ne sera pas la dernière en France. En tout cas nous on a déjà hâte de les revoir.
EMIAN
Après la déferlante portugaise, un peu de finesse dans un monde de brutes s’avère la bienvenue. Et cela tombe bien, c’est EMIAN qui entre en scène du coté acoustique. Ce duo italien est assez difficile à classifier tant il emprunte de chemins sinueux dans ses compositions, allant puiser dans ce que les cultures médiévales, nordiques, paiennes et plus globalement méditerrannéennes ont pu produire pour assembler leurs créations. Un joli moment musical et une belle découverte pour ceux qui comme moi n’avaient encore jamais eu le plaisir de le voir sur scène.
DRAKUM
Avant dernier groupe sur la scène principale, les espagnols de DRAKUM avaient été les tout premiers à être annoncés à l’affiche du festival dès aout dernier. Et après la douceur d’EMIAN il fallait bien un groupe aussi déjanté pour relancer la dynamique festive et metal. Distillant un savant mélange de death un brin brut de décoffrage, assorti de mélopées gutturales, de mélodiques envolées de violon et d’un fond de jeu teinté de références folk, le groupe ne tarda pas à faire mouche. Il faut dire que quand on ouvre pour Finntroll, on peut lâcher les freins et tout donner. Mission accomplie pour Drakum. Bonus à la prestation pour la magnique tête de troll du frontman sur quelques morceaux qui auront donné de bien sympatiques clichés.
TROBAR DE MORTE
On reste en Espagne pour la tête d’affiche de la scène acoustique avec les fabuleux TROBAR DE MORTE. Menés par leur ravissante chanteuse et compositrice Lady Morte, les espagnols ont « plié le game » de la scène acoustique en quelques minutes avec leur univers onirique et ésotérique, allant de mélodies envoutantes à des rituels chamaniques et emportant nos âmes au son de la voix de Lady Morte. C’était absolument magnifique. D’année en année cette scène acoustique s’enrichit avec des prestations qui font émaner des émotions et des atmosphères toujours plus intenses. Merci pour cela Lid Ar Morrigan.
FINNTROLL
Ils l’ont fait. Maelle et Sébastien en rêvaient. Ils ont fait jouer FINNTROLL. Et ils ont enfin pu se délecter du spectacle avec une nouvelle fois le sentiment du devoir accompli. Et comment. Les trolls finlandais n’ont pas déçu et on tout simplement tout emporté sur leur passage. De rythmes endiablés aux mélodies reprises par coeur par le public, les troll aux longues oreilles ont fait honneur à leur réputation et illumimné la fin du festival d’un mémorable concert.
Soldant ainsi un festival en tous points excellent, FINNTROLL nous laisse rêver à de futures affiches toutes aussi incroyables. Car oui, avec Finntroll, le Lid ar Morrigan commence à jouer réellement dans la cour des grands. On se prend à rêver de grands noms comme ENSIFERUM, MOONSORROW, FAUN, EIVOR, KORPIKLAANI, ELUVEITIE … qui sait ?
On attend avec impatience la révélation des premiers noms de la future septième édition dont on sait déjà qu’elle sera magnifique. On a hâte. Merci à toute l’orgabisation, aux bénévoles, aux équipes de sécurité, aux prestataires de restauration, à la ville de Vallet, à tous les artisans et exposants, aux groupes, aux techniciens et bien sur au public.
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